Le Drouais magazine n° 256 -- Mardi 18 mars 2003 --

Un rejet de gargouille du Beffroi, cette façade commerciale ferait tomber en syncope les représentants des services de Sécurité et autres Architectes des Bâtiments de France, surtout si l'on imagine les couleurs des enseignes qui n'ont aucune raison d'être plus discrètes que le reste de la décoration. Situé entre le CAFÉ DES HALLES de Mr Veillard à gauche (LA ROSE DES VENTS de nos jours) et l'IMPRIMERIE de Joseph Lefebvre à droite (LE GRAND CAFÉ DU BEFFROI de Mr et Marquer) , ce BAZAR SAINT-JOSEPH a eu une existence éphémère.
Ouvert le jeudi 15 juin 1905 avec tambours et trompettes par Mrs Bertin et Thomas, cette succursale d'un magasin orléanais (situé 25-27 Place du Chatelet de cette ville) fermait définitivement le lundi 19 mars 1906.
Tout au long de ces 277 jours d'existence la direction insère des annonces publicitaires dans le journal L'UNION REPUBLICAINE DE DREUX, dirigé et imprimé par Joseph Lefebvre, voisin immédiat du magasin, Certains de ces encarts, ne manquent pas de cynisme. Dès le 22 juin, il est précisé " que contrairement aux bruits répandus, le Bazar Saint-Joseph n'est pas une maison passagère, au contraire son installation est complète et définitive ".
Le 9 juillet suivant, un encadré insiste sur " l'installation complète et définitive avec ouverture du magasin au 1er étage dès le 10 juillet ". Le 23 juillet ce Bazar devient ainsi LE GRAND BAZAR SAINT-JOSEPH. Plus tard, en raison du succès grandissant et pour faire taire définitivement les rumeurs une succursale est annoncée au No 5 de la Place Métézeau.
Pourtant, à partir du 18 février 1906, " appelé à prendre la direction d'une importante Maison d'une grande ville " le directeur Mr Bertin informe sa clientèle sur chaque parution du journal (deux fois par semaine) qu' " une grande liquidation pour cause départ "se déroulera " du 19 Février au 19 Mars 1906 inclus ". A cette date, après avoir
abondamment alimenté les pages annonces de la presse locale, Saint-Joseph quittait la ville. Avant la fin de l'année 1906, la Librairie Broult-Dividis ouvrait ici son commerce.